Editorial - Christiane Van den Meersschaut-Janssens - LPC n° 1 / 2008

Editorial

Christiane Van den Meersschaut-Janssens

LPC n° 1 / 2008

Ce fut une joie profonde de recevoir tant d'encouragements de nos lecteurs pour nous pousser à continuer l'oeuvre d'André Verheyen à travers notre bulletin.

Nous pensions donc ne vous annoncer que de bonnes nouvelles, mais voilà que notre joie fut endeuillée. André Hannaert, co-fondateur de LPC, nous a quittés le 4 décembre 2007. Nous avons eu l'occasion de lui rendre hommage lors de la belle célébration de ses funérailles, hommage que nous prolongerons pour nos lecteurs dans le présent numéro.

Après de nombreux contacts et rencontres, une nouvelle équipe s'est créée. C'est ainsi que nous accueillons avec plaisir Christian Bassine, Luc Bossus et Gisèle Brouwer. Nous pourrons aussi compter sur quelques collaborateurs extérieurs réguliers ou occasionnels. Comme par le passé, les articles n'engagent que leurs auteurs, ce qui assure une diversité d'opinions qui peut aider chacun à une réflexion personnelle, même si elles peuvent parfois sembler incompatibles, voire bousculantes pour certains.

Pour ce premier numéro de reprise, il nous a semblé important de redéfinir nos objectifs.

Pourquoi LPC ?

André Verheyen nous écrivait : « Parmi les nombreuses réponses possibles à cette question, j'en donnerai trois qui m'ont touché plus personnellement. Pour être crédible, pour parler un langage que nos contemporains puissent comprendre et pour être fidèle à Jésus. Il faut ajouter aussi qu'on est encouragé dans ce travail par un nombre croissant de chrétiens – parmi lesquels des voix autorisées – qui revendiquent le droit d'exprimer l'identité et le message chrétiens dans le langage de notre culture actuelle et dans l'ouverture à la modernité. »

Ces trois réponses d'André ainsi que sa conclusion, correspondent bien aux demandes de nos lecteurs, suite à la question, après le décès de notre fondateur : Faut-il continuer LPC ? Nous n'avons reçu que 4 réponses de lecteurs nous disant d'arrêter LPC, car nous n'avions, estimaient-ils, ni les ressources humaines, ni les ressources matérielles pour le faire ou que c'était un combat d'arrière-garde. Par contre nous avons reçu 61 réponses positives par courrier ou courriel et n'oublions pas les coups de téléphone et les contacts verbaux allant tous dans le sens d'une continuation.

A la suite d'André et de nos lecteurs, nous sommes aussi persuadés de la nécessité d'une libre pensée chrétienne. Gabriel Ringlet ne dit-il pas : « La foi qui ne conduit pas à la libre pensée est une foi morte » ( Evangile d'un Libre Penseur, page 74 )

C'est ainsi que, forts de la confiance qu'André nous témoignait et forts des nombreux encouragements enthousiastes de nos lecteurs, nous allons nous employer à faire vivre l'oeuvre d'André plutôt que de la laisser mourir. En effet, nous ne pouvons rester insensibles aux arguments de nos amis qui nous disent comment le bulletin a été important dans leur cheminement personnel, comment il les a aidés à se déculpabiliser, comment par les clés de lectures proposées ils pouvaient avec joie relire un évangile en y trouvant enfin une Bonne Nouvelle pour leur vie d'aujourd'hui, comment la personne de Jésus leur devenait plus proche et son message plus crédible.

Nous devons bien constater que, toute sa vie, Jésus a pris des distances avec les spécialistes bien-pensants qu'étaient les docteurs de la Loi. Ce sont ces mêmes théologiens, ces grands érudits de la Foi, ceux-là même qui possédaient les ressources humaines et matérielles qui ont programmé sa mort !

Ses disciples, une petite équipe d'amis sincères et fidèles, n'ayant pourtant ni ressources humaines, ni ressources matérielles, se sont sentis investis d'une mission de transmission. Ils n'étaient pas des érudits, ni des spécialistes, encore moins des théologiens, mais leur enthousiasme et la foi dans le message de Jésus les portaient. Ils n'ont pas eu peur ! Sans ces « petits », nous chrétiens, nous ne serions pas là aujourd'hui ! Ce sont ces « petits » qui nous ont transmis la Foi.

A leur exemple, nous nous sentons moralement engagés envers Jésus et son message, envers André et son oeuvre, et envers les lecteurs qui nous témoignent leur confiance.

Nous n'en ferons surtout pas une affaire personnelle, nous travaillerons en équipe, et c'est avec cette équipe que nous préparerons l'avenir. Il nous faudra du courage pour surmonter certains obstacles. Mais, l'Esprit nous habite de son enthousiasme et nous espérons avoir la Foi au moins pareille à une graine de moutarde !

Christiane Van den Meersschaut-Janssens