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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 19:03
Editorial
Herman Van den Meersschaut
LPC n° 6 / 2009

« Que faites-vous encore dans cette Eglise ? » s'entendent dire beaucoup de chrétiens.

C'est vrai que depuis le début de l'année, les « maladresses » de Benoît XVI n'ont cessé d'alimenter les critiques et les sarcasmes des médias provoquant ainsi une véritable crise, non seulement dans les relations du Vatican avec la communauté internationale, mais aussi au sein même de l'Eglise. On pourrait en rire, bien sûr, si ce n'était dramatique !

L'autorité romaine ne se rend pas compte qu'en se discréditant, en se ridiculisant aux yeux du monde, elle porte atteinte à tous ses membres et risque, par amalgame, de discréditer gravement le message même de Jésus de Nazareth.

Tout cela nous attriste profondément parce que ce qui se passe est finalement, pour nous, en contradiction flagrante avec son message.

Notre cheminement nous a rendus progressivement libres dans notre découverte personnelle de l'homme Jésus et de son message. Le vécu partagé avec d'autres chrétiens en recherche nous a confortés dans cette démarche qui nous a amenés à prendre des distances avec l'autorité de l'Eglise. Ainsi, ce qui émane de celle-ci et contredit ce vécu, peut susciter notre réflexion, mais a cessé de s'imposer à nous.

Nous ne voulons pas aborder le problème de la « crise du christianisme » sous l'angle de la critique institutionnelle. Nous la croyons stérile, parce que sans solution.

La crise est bien plus profonde qu'elle ne paraît. Il ne s'agit pas simplement d'opérer quelques ajustements doctrinaux ou éthiques, d'ordonner des femmes ou de donner plus de pouvoir aux laïcs, il s'agit de remettre en question « l'essentiel de la foi », car comme le dit Jacques Meurice, il y a deux théologies incompatibles en présence. Tant que le Magistère ne travaille pas d'abord à revisiter de fond en comble la théologie archaïque qui fonde cette même institution et son fonctionnement, il n'y a aucun changement à attendre.

Changer l'Eglise de l'intérieur était pourtant le rêve d'André Verheyen et cela reste apparemment celui de vingt-six théologiens et théologiennes dont nous publions la prise de position.

Il nous semble cependant vain de vouloir lutter pour changer l'institution, alors qu'à Rome on se refuse à la moindre évolution en retournant de manière consciente et voulue dans le passé.

Pour notre part, nous préférons nous tourner vers l'avenir et nous laisser interpeller par « La quatrième hypothèse » de Maurice Bellet qui nous dit qu'une structure ancienne est en train de mourir et qu'autre chose est à naître. « L'évangile c'est vieux… et terriblement actuel » (p. 17 - DDB 2001).

Cherchons humblement à le vivre et à le dire aujourd'hui là où nous sommes, que ce soit avec nos proches ou les exclus du bidonville de Manille ou des rues de Bruxelles.

Il y a quelque chose de nouveau à construire ensemble, c'est cela qui nous importe désormais.

Herman Van den Meersschaut

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