Commentaires: "Apparitions, miracles, etc… - André Verheyen" - Léon De schutter

	Commentaires: "Apparitions, miracles, etc… - André Verheyen"
	Léon De schutter

Je me réfère à la conclusion de l'article d'André Verheyen : « Apparitions, miracles ,etc… » que vous avez fait paraître dans l'Over-blog de LPC ce samedi 16 décembre 2017 et qui est :

Plus que jamais se vérifie aujourd'hui ce que disait Georges MINOIS, professeur au Lycée Ernest Renan à St Brieuc, dans le livre "L'historien et la foi" sous la direction de Jean Delumeau (Fayard 1996): "Lorsque l'exégèse aura tout expliqué des textes sacrés par la grammaire, la philologie, l'histoire des civilisations, la chronologie - ce qu'elle n'est pas loin d'avoir réalisé - où situera-t-elle le divin?" ( page 207) Et plus loin, "...il ne reste qu'un dilemme: l'athéisme ou une révision complète de la notion de divin. C'est cette direction que le mouvement de l'histoire semble favoriser." (o. c. page 208).

André Verheyen - Réflexions simples pour une crédibilité- 2ème partie-2003- page 12.

Je note aussi que dans le dernier interview avant son décès du grand ministre social chrétien que fut Philippe Maystadt, paru dans Le Soir du 8 décembre 2017, il citait l'ouvrage « Urgence humaniste » d'Eric de Beukelaer et Baudouin Decharneux, où l'on parlait de 3 attitudes fondamentales : « Est athée celui qui croit au non-sens ultime de la réalité, est croyant celui qui croit en un sens ultime de la réalité grâce à l'existence de Dieu. Est agnostique celui qui suspend son acte de foi…». D'après lui, être agnostique et être croyant seraient donc incompatibles. Il faudrait choisir entre ces deux positions.

Mais dans « La Nuit de feu » Le Livre de Poche (Editions Albin Michel, 2015) d'Eric-Emmanuel Schmitt, un grand romancier qui est aussi docteur en philosophie, celui-ci parle de son expérience mystique lors d'une randonnée dans le grand Sud algérien où il s'était égaré. Et il nous dit : « Lors de ma nuit au Sahara, je n'ai rien appris, j'ai cru. (p.185) … Si on me demande : « Dieu existe-t-il ? », je réponds : «Je ne sais pas » car philosophiquement, je demeure agnostique, unique parti tenable pour la seule raison. Cependant, j'ajoute : « Je crois que oui.» La croyance se distingue radicalement de la science. Je ne les confondrai pas. Ce que je sais n'est pas ce que je crois. Et ce que je crois ne deviendra jamais ce que je sais…

« L'escroquerie commence chez celui qui clame : « je sais ! ». Qu'il affirme : « Je sais que Dieu existe » ou « Je sais que Dieu n'existe pas », il outrepasse les pouvoirs de la raison, il vire à l'intégrisme, intégrisme religieux ou intégrisme athée, prenant le chemin funeste du fanatisme et de ses horizons de mort. Les certitudes ne créent que des cadavres…

La confiance du croyant offre une façon d'habiter le mystère. Comme l'angoisse de l'athée…Le mystère, lui, subsiste.

Léon De schutter - 18 décembre