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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 13:46
bateau lpc Jn 2, 1-11. - Les noces de Cana.
Rapporteur : Monique Levie
LPC n° 9 / 2010

Beaucoup de participants voient dans le miracle de l'eau changée en vin le passage d'un Dieu de la Loi à un Dieu de l'amour.

  • Jésus n'abolit pas la loi, mais la mène à sa perfection.
  • L'Eglise a longtemps prôné l'ascétisme. Ceci n'attire plus les jeunes générations. On doit remettre en valeur les bonnes choses de la vie : nourriture, amour, etc.
  • Un participant protestant, rebuté par le puritanisme, a été attiré par le fait que Jésus n'était pas un ascète, mais prônait la joie de vivre et le partage.
  • Ces noces sont une fête. Rien que de l'humain. A rapprocher du lavement des pieds : du concret, ou des discours après la Cène : "Aimez-vous les uns les autres (Jn 13, 34)… pour que votre joie soit parfaite." (Jn 15, 11).
  • Pour nous, Jésus est venu apporter du neuf : abondance, gratuité, absence de calcul, souci de la qualité.
  • Générosité de Jésus : 600 litres d'un grand cru !

Certains participants insistent sur le caractère symbolique de ce passage :

  • Je ne crois pas aux miracles, mais aux "signes". Jean utilise d’ailleurs le mot signe (sèmeion). Mais signe de quoi ?
  • Qu'il y ait eu miracle ou non, là n'est pas l'essentiel. Jean fait de la théologie et non pas un reportage. Jésus n’hésite pas à bouleverser la tradition en changeant l’eau qui servait aux rites de purification, en vin, symbole de joie et de convivialité. Jésus ne montre pas sa gloire dans le Temple mais assis entre des amis, mangeant et buvant avec les autres, participant à la joie de tous. Le nombre de vases - six - est un nombre imparfait pour signifier : "Il faut continuer en faisant quelque chose de tout neuf."
  • Une participante se réfère à John P. Meier ("Un certain Juif, Jésus"), selon lequel les noces de Cana seraient le premier signe faisant partie d’une composition comprenant sept signes dans l'évangile de Jean.
  • Les miracles de la nature (marche sur l'eau, noces de Cana) sont des constructions théologiques et non des récits historiques. Ici, l'eau pour se laver, se débarrasser de ses "crasses" intérieures, devient le vin qui est nourriture pour la fête et qui est vie.
  • Le mot "gloire" du verset 11 signifie chez Jean l'union de vie et d'amour de Jésus avec son Père, une union offerte à quiconque croit en Jésus. Le but de ce premier "signe" de Cana est d'amener les disciples à une foi de plus en plus profonde : "et ses disciples crurent en lui."
  • Le mot "gloire" me gêne. Il exprime une prétention hégémonique du Christianisme.
  • Il y a deux lectures possibles de ce passage : une lecture littérale qui fait de Jésus un "superman", et une lecture ésotérique où l'on donne un sens aux différents termes utilisés par l'évangéliste. C'est intéressant mais cela ne m'aide pas.
  • Selon le théologien Raymond Brown, les noces de Cana seraient un épisode récupéré dans une littérature légendaire circulant à l’époque, qui faisait du jeune Jésus un garçon doté de dons miraculeux permanents.

Certains commentaires insistent sur l'attention portée par Jésus aux gens simples : Seuls les serviteurs sont au courant de la provenance du vin.

Le courage de Jésus est aussi évoqué :

  • Jésus a été au bout de ses idées mais son attitude lui coûtera fort cher !
  • Jésus, vrai homme, hésite, sent monter en lui la contradiction par rapport à la loi et le poids écrasant que ce sera de dire tout haut sa contradiction. D'autres ont eu le courage de parler haut et l'ont payé de leur vie, comme Martin Luther King.
  • Jésus est le premier libre penseur juif. Il montre le chemin de la liberté vis-à-vis du Temple et de l’autorité religieuse. De même, nous ne devons pas avoir peur de prendre des libertés par rapport à l'Eglise.

A propos de la croyance aux miracles :

  • Jésus avait beaucoup de thaumaturges concurrents à son époque.
  • Les foules ont écouté Jésus car elles savaient que Jésus pouvait faire des choses extraordinaires. Si on nie les miracles, ne désavoue-t-on pas les premiers chrétiens qui y ont cru ? Le miracle ne me dérange pas. La science n'épuise pas ce qu'on peut dire du monde. Le cerveau a tant de puissance insoupçonnée : pourquoi pas celle de changer l'eau en vin ?

Un participant fait un parallèle intéressant entre le récit des noces de Cana et les épisodes de sa propre vie.

Quelqu’un lance alors la question : Si on ne croit pas que Jésus est Dieu, pourquoi prendre exemple sur Jésus plutôt que sur Bouddha ou Damien ?

  • Par exemple, le soufi Allach, qui a vécu au 10ème siècle. Il a été crucifié lui aussi parce qu'il avait osé parler et poursuivre sa mission jusqu'au bout. Jésus est un chemin qui me mène vers une source d'amour, mais il y a d'autres chemins. J'adhère plutôt à Jésus car il appartient à ma culture.
  • Jésus ne dit nulle part qu'il est Dieu.
  • Jésus est unique : il a été à contre-courant de sa culture, mais il a influencé beaucoup de cultures et même les autres religions.
  • Jésus est venu dans un lieu précis et à une époque précise. S'il était Dieu, quid des hommes des autres temps et des autres lieux ? Dieu se donnerait-il seulement à une partie du monde ?
  • Jésus homme exceptionnel ou Jésus Dieu, ce n'est pas la même chose. Si Jésus est un dieu, je ne peux pas le suivre.
  • J’ai retenu de ma psychanalyse qu'il est précieux d'avoir un vis-à-vis autre que soi et plus grand que soi. Jésus vient nous aider, nous mettre debout.
  • Jésus touchait le fond de ceux qui étaient en face de lui. Il éveillait en eux le meilleur d'eux- mêmes. Jésus n'est plus là, mais c'est à nous de jouer. Jésus est mort et enterré, mais il est vivant. Il nous parle, il fait partie de notre expérience personnelle. Avant, on ne parlait pas d'expérience personnelle, mais de croyance et de loi qu'on se transmettait de génération en génération. La modernité fait sauter cela au profit de l'expérience de Jésus en soi.
  • Dans mes moments de silence, je trouve un mystère.
  • Jésus suit ce qu'il ressent au plus profond de son être, il prie beaucoup. C'est un exemple à suivre. Il y a des choses sur la conduite de notre vie qui se disent dans le silence. C'est en soi qu'on trouve le sens de sa vie.
  • Quelqu’un rappelle que ce sont les hommes qui parlent de Dieu. Ils disent avec leur culture ce qu'ils ressentent.
  • Jésus est un révélateur de Dieu.
  • Les jeunes ne s'intéressent pas à la divinité de Jésus, mais au sens de leur vie.

Rapporteur : Monique Levie

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